Intelligent ou besogneux ?

Récemment je lisais un article sur Jim Stigler, un professeur d’UCLA qui étudie les méthodes d’enseignement et d’apprentissage à travers le monde. En 1979 il avait noté que contrairement aux professeurs occidentaux qui font passer au tableau leurs meilleurs éléments pour réaliser une tâche difficile devant les autres élèves, les japonais eux font venir celui qui n’y arrive pas et lui font tenter de réaliser l’opération jusqu’à ce qu’il y parvienne. C’est une situation stressante pour lui mais lorsqu’il réussit enfin, il est alors applaudi par ses camarades et fier de ce qu’il a fait. En fait, note Stigler, ce type de situation est une opportunité de développement et fait donc naturellement partie du processus éducatif. Il constitue pour l’élève une chance de faire la démonstration qu’il a les ressources émotionnelles nécessaires pour solutionner un problème. En fait la souffrance serait une bonne chose…, une force, alors qu’en Occident ce serait plutôt un signe de faiblesse.

Un autre professeur Jin Li, qui comme Stigler compare les méthodes d’enseignement, s’est intéressé à la réussite scolaire. En Occident on congratule l’élève intelligent, en Asie on congratule plutôt celui qui a fait des efforts importants. En Asie, le succès provient de ce que l’on fait et non pas de ce que l’on est. Ainsi ce qui devient important c’est l’effort fourni pour surmonter les obstacles et pour parvenir à un résultat plutôt que les qualités intellectuelles naturelles et cela fera de vous quelqu’un de plus persévérant et opiniâtre.

Ces remarques nous renvoient aux critères de sélection dans nos entreprises. Nous sommes formatés par ces éléments culturels et nous voulons des gens intelligents avec des diplômes de grandes écoles qui comprennent et réagissent vite, de préférences les têtes de classe ou ceux sortis majors de leur promotion. Dans un monde d’incertitude et de complexité  grandissante où les repères sont bouleversés ne vaudrait-il pas mieux avoir des personnes habituées aux efforts et à la difficulté pour parvenir à leurs fins ? Etre naturellement le meilleur à l’école devient –il une force ou au contraire un handicap ? Faut-il privilégier l’intelligence pure ou le travail ?

Publié par econstantblog

Consultant et coach certifié HEC,révélateur de sens et initiateur de transformation, j'accompagne hommes et organisations en Français/Anglais. A bientôt !

Un avis sur « Intelligent ou besogneux ? »

  1. Très intéressant. Je ne sais pas si une qualité doit être placée devant l’autre. Cela dépend de l’organisation de l’entreprise, de la fonction occupée… Cela me fait penser à une de nos anciennes discussions : vaut-il mieux avoir des bons militaires ou des bons soldats ? LMe débat reste ouvert !discussiovaut-il mieux a

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