L’entreprise globalisée vit dans un monde en continuelle transformation dont les évolutions ne peuvent être maitrisées dans un contexte de changements émergents permanents. Ces mouvements souvent imprévisibles génèrent de l’instabilité et de l’incertitude, une impression de flou pour le management. Le dirigeant peut avoir l’impression de perdre le contrôle devant la complexité des paramètres à appréhender pour maintenir l’organisation sur sa ligne de progrès et la tentation est alors grande de resserrer le contrôle et de faire remonter à lui toutes les commandes dans un réflexe centralisateur et bureaucratique.
C’est cependant tout le contraire qu’il convient de faire. C’est contre-intuitif mais cela marche.
Face à l’incertitude il faut prendre le pari de l’Homme et agir en faisant confiance à la capacité de jugement, d’appréciation et d’adaptation des collaborateurs au plus proche du terrain. Pour cela il faut mettre en place les conditions d’une organisation décentralisée dotée d’une liberté d’action propice à la réactivité nécessaire. Les personnels doivent être formés et compétents, les systèmes doivent être souples et adaptables, la créativité et l’initiative individuelle doivent être encouragées ainsi que le développement d’une culture de coopération entre les personnes et les entités.
Le dirigeant alors, peut se concentrer sur l’essentiel. La définition de la vision et des plans généraux de sa mise en œuvre, leur communication dans toute l’organisation pour transmettre le sens de l’activité dans laquelle les équipes sont engagées. La sélection de managers compétents et autonomes capables de porter la vision et de la mettre en œuvre de manière efficace. La fourniture des moyens suffisants aux équipes pour mener l’action.
Sa responsabilité est de concevoir et de maintenir les choses simples pour les rendre facilement compréhensibles de tous et permettre la conservation de l’agilité nécessaire.
Il ne s’agit pas d’abdiquer sa responsabilité mais de l’exercer différemment pour tirer parti des intelligences, des talents présents. Diriger et non pas contrôler, assurer ce subtil équilibre entre autorité et liberté qui est au cœur de la subsidiarité, être disponible en support aux besoins de l’organisation, renouer avec les principes de cette organisation militaire sous l’Antiquité, le « subsidium » , cette ligne de troupe qui se tenait en alerte derrière le front , prête à porter secours en cas de défaillance mais qui ne s’engageait pas s’il n’y avait pas de besoin.