En cette période des bonnes résolutions pour l’année il me semble intéressant d’aborder cette question difficile qui occupe les pensées de toute personne désireuse de changer son comportement ou de faire changer les comportements de personnes qui l’entourent ou dont elle a la charge. Comment faire ?
Comment m’arrêter de fumer ou perdre du poids ? Comment faire pour que mon fils ou ma fille range sa chambre ou se mette à travailler ? Comment faire en sorte que les collaborateurs de mon département ou service soient plus coopératifs entre eux ou bien améliorent la tenue de leur espace professionnel encombré ?
Je n’ai pas de recette miracle mais en revanche je lisais récemment un article sur les soldats américains au Vietnam. 20% d’entre eux étaient de grands consommateurs d’héroïne. Sevrés pendant plusieurs semaines sur place ils n’étaient que 5% à rechuter à leur retour aux USA alors que dans le même temps les individus en cure de désintoxication dans le pays rechutaient à plus de 90%. Cette étrange comparaison porte en elle un élément critique pour les changements comportementaux tels que théorisés avant les années 80.
On a longtemps cru que pour changer nos comportements il convenait « simplement » de modifier nos intentions et nos objectifs. Les changements d’attitude face à une question devaient entrainer les changements de comportement souhaités. Mais il est apparu que cela ne fonctionnait que pour des comportements à fréquence limitée et non automatiques, pas pour les habitudes bien ancrées et fréquentes telles que nous les vivons quotidiennement au bureau ou à la maison.
En fait notre environnement influence notre comportement, le contrôle même. En quelque sorte notre comportement se soumet à notre environnement. Monter tous les jours dans notre voiture par exemple requiert une multitude de comportements complexes que nous adoptons sans réfléchir mais qui seraient difficiles à quelqu’un ne l’ayant jamais fait.
La solution pour modifier les comportements serait donc de modifier notre environnement et rompre les automatismes qui régissent notre fonctionnement quotidien. Si je reprends l’exemple de nos soldats américains de retour du Vietnam, ils arrivaient dans un contexte complètement différent et c’est pourquoi ils parvenaient à ne pas rechuter.
Dans notre vie quotidienne, au bureau ou à la maison nous sommes en permanence dans des automatismes qui contrôlent nos comportements. Prendre le temps de réfléchir avant d’agir nous permettrait sans doute dans bien des cas de ne pas répéter des comportements que nous souhaitons modifier. Mais pour cela il faut provoquer cette rupture de rythme qui oblige à réfléchir. Changer de chemin pour rejoindre son bureau, changer de place dans la salle de réunion hebdomadaire, modifier l’agencement du bureau ou la place des objets. Modifier les lieux, créer un open- space là où il n’y avait que des portes fermées.
Ne nous laissons pas modeler par notre environnement, Faites l’expérience, vous verrez ça marche !