« Je ne crois pas au coaching »
C’est la réponse que me fit récemment un DRH alors que nous échangions sur les difficultés comportementales d’un des cadres dirigeants de son entreprise et que je proposais un accompagnement.
L’irrationalité de l’argument m’avait saisi et passé ce premier moment de surprise, j’essayais de reprendre mes esprits et de comprendre ce qu’il venait de me dire. Que penser de cette réponse ? le coaching est-il une affaire de croyance et si c’est le cas, à quoi ne croit-il pas lui que moi je crois? Quel aspect magique peut bien revêtir le coaching à ses yeux pour déclencher à son évocation cette réaction d’incrédulité comparable à celle que l’on peut avoir en face d’un marabout vendeur de gris- gris.
Cette réaction n’est pas unique. Les entreprises pour traiter ces questions privilégient souvent des solutions jugées concrètes et mesurables pour pallier aux écarts entre le souhaitable et l’existant dans les pratiques managériales. Elles éditent des chartes de management, forment leur encadrement au règles applicables et s’assurent de leur respect par la mise en place de systèmes de mesure de la performance et de 360°. Lorsque les problèmes deviennent trop importants elles adoptent alors deux attitudes. Soit elles se séparent des délinquants soit elles décident de détourner leur regard des principes de management de l’entreprise, au motif souvent que les résultats opérationnels obtenus valent bien cette petite entorse (sic) à la charte des valeurs accrochée dans les couloirs.
Le coaching n’est pas une intervention magique. Ce n’est pas par l’imposition des mains ou en invoquant je ne sais quelle intervention d’un esprit bénéfique que l’on obtient une modification du comportement d’un client. Ce n’est pas non plus en l’allongeant sur un canapé pour l’écouter parler de sa petite enfance. Le rôle du coach va consister par un questionnement adapté à lui faire toucher du doigt le dysfonctionnement, à lui faire comprendre que d’autres stratégies personnelles peuvent être mobilisées pour atteindre les résultats opérationnels qu’il recherche. Ensuite on l’accompagne dans ses propres tentatives de changement en l’aiguillant sur les bonnes stratégies comportementales, le coach est là pour l’écouter lorsque ses tentatives échouent ou réussissent et pour l’aider à ancrer les changements de comportements. Oh certes parfois le coach utilise des outils de diagnostic pour cadrer la réflexion et rassurer le client, mais le vrai succès de l’accompagnement revient au coaché. C’est grâce à sa sincérité et à son désir de changement qu’il parvient au résultat. Le coach n’est que le passeur dans cette affaire et s’il est une croyance dans le coaching, elle réside dans l’homme et dans sa capacité à progresser et à s’améliorer autonome et debout face à sa vie.
« Ne pas croire au coaching » c’est refuser cette possibilité.