« Les temps sont durs, attendons le retour à la normale » .Combien de fois n’ai-je entendu cette phrase au sein d’entreprises sous pression. Certains la jugeront positive car prudente et preuve d’une gestion sérieuse. Je n’en fais pas partie, simplement parce qu’il n’y aura pas de « retour à la normale » .Ce que nous vivons depuis maintenant plus de 10 ans ce n’est pas une crise qui suppose une cure, une guérison et un retour à un état antérieur mais bien davantage une profonde transformation systémique à laquelle l’entreprise doit s’adapter au risque de disparaître. Cette transformation concerne l’ensemble des parties prenantes de l’entreprise. Ses clients, ses fournisseurs, ses actionnaires, ses employés mais aussi la communauté humaine et sociale dans laquelle elle baigne sans oublier les autorités du pays dans lesquels elle opère. C’est donc toute une écologie qu’il faut reconsidérer. De nombreuses entreprises ont pris conscience de cette évolution et se sont refondées sur de nouveaux modèles de développement plus adaptés à ce nouvel environnement. D’autres confrontées aux mêmes difficultés se sont obstiné à faire « plus de la même chose » avec moins de moyens et ont finalement disparu dans une spirale de restructurations sans fin. La voie de la refondation et du succès passe par la prise de conscience de la mutation en cours et par une acceptation du changement et de la nécessaire adaptation avec son lot d’abandons de résilience et de créations. Le leader doit être capable d’accepter le risque du basculement dans un autre paradigme qui s’accompagnera d’un nécessaire lâcher prise sans possibilité de retour en arrière. Comme un surfeur, l’abandon de la vague actuelle pour saisir la puissance de la vague qui arrive et qui portera  plus loin que la précédente  comporte l’acceptation d’une perte immédiate de chiffre d’affaire ou de résultat pour un bénéfice ultérieur encore incertain. C’est là un enjeu sérieux qu’il est difficile de surmonter lorsque l’entreprise n’est pas en phase de déclin. Mais lorsque le déclin est engagé il est vite trop tard.
Quelles sont les conditions de réussite pour le leader. Il doit être un leader ouvert à son environnement pour être connecté aux énergies qui l’entourent et capter les tendances lourdes de son écosystème. Il doit ensuite être capable de confronter sa vision et de solliciter par un dialogue efficace l’émergence en interne d’une nouvelle vision partagée  pour  co-construire les changements à entreprendre. Pour ce faire il doit faire appel à l’engagement et à la mobilisation du plus grand nombre et non pas seulement  de sa garde rapprochée, d’une équipe projet chargée du dossier ou d’un cabinet de consultants. La refondation de l’entreprise pour affronter avec succès un environnement nouveau qui reste encore aujourd’hui une esquisse rend nécessaire la mise en commun de savoirs détenus de manière parcellaire par chacun des acteurs de l’organisation, surtout les nouvelles générations qui sont naturellement plus sensibles aux grandes évolutions que des dirigeants vieillissants.
Etes vous prêts ?
Relis « La Vague » !!! Bien a toi. Thierry.
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