L’homme des cavernes tenaillé par la faim et la nécessité de faire vivre son groupe s’est bien vite lassé d’une alimentation basée sur la cueillette. Il est alors sorti en plaine pour chasser. Dans la plaine, cette viande , lorsqu’elle était sur pied s’est avérée difficile à approcher et à tuer. Coopérer pour chasser , vivre et se défendre est donc devenu pour nos ancêtres , une ardente obligation pour affronter un monde incertain et inconnu.
Quoi de neuf aujourd’hui? Notre monde est toujours plus incertain et s’il est mieux connu il en devient plus complexe. Dans ce monde, le descendant de notre primitif doit survivre , se développer et combattre l’adversité. Pour cela il doit davantage coopérer mais coopérer ne va pas de soi. La coopération suppose l’échange , le don et le contre-don. Dans un monde fortement digitalisé favorisant la circulation de l’information et des biens à une vitesse de plus en plus grande on pourrait croire que cela ne présente plus de grande difficulté. Hors la réalité de nos environnements professionnels démontrent une grande difficulté dans ce domaine. Plus les entreprises développent des procédures qui organisent cette coopération plus il semble que la véritable coopération , spontanée et fondée sur le don ne se retrouve que dans les espaces de liberté laissés aux acteurs de l’organisation. C’est sans doute parce qu’elle suppose un engagement personnel qui plonge ses racines dans des comportements non organisés, plus naturels dans un groupe. L’urgence devient donc pour l’organisation de favoriser l’émergence de ces processus coopératifs qui permettent l’échange social et la performance collective. La leçon de tout cela est que bien sûr l’entreprise en termes organisationnels doit mettre en place des pratiques et des outils mais la clef se cache dans la culture de l’organisation. Celle-ci s’incarnant dans les comportements individuels, c’est sur eux qu’il faut agir. Pour cela tout comme l’homme primitif a dû adapter ses comportements nous devons à notre tour repenser les nôtres .