Devenir manager. Ce peut être un rêve, un objectif ou un crève cœur. Quelle que soit la situation , l’évolution n’est pas simple . Prendre une responsabilité hiérarchique n’est pas neutre, cela réveille des craintes sur sa propre capacité à passer ce cap qui sépare celui qui fait et qui est focalisé sur la technique et l’action et celui qui fait faire par d’autres pour obtenir le résultat attendu. Pour quelqu’un qui a évolué dans des fonctions de contributeur individuel et qui a su valoriser sa contribution en prenant appuis sur ses savoirs-faire jusqu’à devenir un spécialiste reconnu dans son domaine, le changement représente un obstacle à franchir. Il doit endosser un nouvel habit, changer d’identité, devenir quelqu’un d’autre dans le regard des autres . Il doit non seulement acquérir des capacités nouvelles dans des domaines ignorés de lui même jusqu’alors mais en même temps être capable de s’extraire de ces modélisations apprises pour construire son propre logiciel de fonctionnement dans ce nouveau rôle. Son impact ne dépendra plus de sa capacité de compréhension d’un sujet mais de sa capacité à maîtriser un processus managérial visant à souder une équipe autour d’un objectif commun. Le candidat manager devient responsable des autres et non plus de lui seul. Son système de valeur se trouve bouleversé par l’intrusion de l’humain et de sa variabilité dans ce qui était auparavant simple comme peut l’être la technique et ses lois. Cette nouvelle dimension humaine le conduit à penser différemment. Les rapports de causalité entre ses actions et les résultats ne sont plus linéaires mais circulaires et impliquant d’autres acteurs que lui même. Manager, il entre dans une logique systémique aux caractéristiques plus complexes à appréhender. Dès lors, un véritable processus de deuil s’engage dans le franchissement de cette étape professionnelle. Il s’agit d’un changement profond qui nécessite un travail sur soi et un accompagnement pour permettre une transition en douceur pour un succès avéré dans ce nouveau rôle.