Confronté à une situation dérangeante , une situation de harcèlement par exemple, il n’est pas rare d’observer de la part des personnes en charge, une attitude de déni, de refus de la réalité . Pourquoi les yeux et l’esprit se détournent-ils de faits observés alors qu’ils provoquent une gène évidente? C’est sans doute que ces situations heurtent les convictions de ces personnes et portent atteinte à l’image qu’ils ont d’eux-même et à ce qui constitue leur système de valeurs. C’est pourquoi pour se protéger, leur cerveau laisse les émotions prendre le contrôle au lieu de permettre une analyse rationnelle de la situation et la prise des mesures qui s’imposeraient. Dans ces situations ce que l’on ressent peut être très inconfortable et très déstabilisant pour l’amour-propre.
En fait dans ce type de situation leur réaction pourrait être comparée de manière triviale à celle que nous avons en cas de mal de dents . Dans un premier temps, notre cerveau cherchant à éviter ce qu’il identifie comme un danger, nous ignorons la douleur dans un réflexe émotionnel de fuite par rapport à l’idée d’une séance chez le dentiste. Dans un second temps , la douleur ne faisant que s’aggraver et devenant insupportable nous pousse à réfléchir de manière plus rationnelle à la situation et accepter de confronter le problème en allant nous faire soigner.
Dans ces cas, la situation ne peut changer par elle-même en l’absence de décision. Elle perdure mais ne peut être ignorée trop longtemps en raison de l’inconfort psychologique qu’elle provoque. Nous sommes dès lors finalement contraints d’agir et parfois trop tard. Or tout comme chez le dentiste , une décision plus rapide aurait pu permettre d’intervenir avant qu’il ne soit trop tard . Il faut donc être attentif face à des événements dérangeant, à nos peurs et à nos convictions qui sont autant d’angle morts nous empêchant d’appréhender la réalité et de nous y confronter. C’est d’autant plus vrai si la reconnaissance de notre entourage nous donne à penser que nous sommes infaillible. Cela rend notre capacité de remise en cause très limitée.