Chacun développe sa propre vision du monde qui structure la pensée et les actes posés. Cette vision , cette représentation recouvre des choses très personnelles et constitue la colonne vertébrale de ce que nous sommes, de ce que nous faisons et de ce que nous disons. Il s’agit d’un système de croyances, d’une échelle de valeurs, d’hypothèses émises sur nous mêmes et nos semblables. Il s’agit également d’un ensemble de règles et de normes qui régissent et établissent le cadre de vie. Tous ces éléments fournissent les critères d’évaluation personnels qui permettent à chacun de juger et de prendre des décisions.
Dans la sphère personnelle nous aurons sans doute tendance à nous rapprocher de personnes qui développent une vision du monde proche de la notre. Dans l’entreprise c’est différent. Elle fournit un cadre de valeurs, de règles et de normes qui se superposent aux autres et qui structurent l’action. Les codes d’éthiques, les règles de sécurité, les principes de management s’imposent aux collaborateurs dans le quotidien professionnel et requièrent un certain niveau d’adhésion à ce qui forge la culture de l’organisation pour lui permettre de fonctionner selon ses propres règles.
Cette situation de subordination à un système de règles extérieures ne remet pas cependant en cause la permanence chez chacun , d’un fonctionnement selon un modèle personnel qui vient interférer dans les relations et dans la communication au sein des équipes. En effet notre pensée s’organise selon trois niveaux de logique. La perception d’une situation ou d’un évènement, l’interprétation et la signification que nous en faisons et le jugement que nous portons à son propos. Comment dès lors faire coïncider les points de vue lorsque l’on a autant de modèles que de personnes concernées.
La boussole du langage d’Alain Cayrol permet d’améliorer la communication en décomposant les trois niveaux de logique en quatre types de contenus :
- Les Faits et expériences (N)
- Les interprétations (S)
- Les règles (E)
- Les jugements (O)
Nous ignorons bien souvent ce qui différencie la connaissance factuelle et la connaissance inférentielle et nous avons en plus tendance en général à privilégier deux des quatre éléments dans nos discours. Clarifier ce qui est du ressort des faits et ce qui est du ressort de l’interprétation conduit chacun à juger d’une situation pour ce qu’elle est et non pas en fonction d’un ressenti personnel éminemment subjectif. Cela permet ainsi d’apporter une réponse définie en fonction du corps de règles de l’organisation sans arbitraire individuel. Un comportement éthique en quelque sorte.