Il est 8 heures en ce matin du 2 janvier lorsque Michèle franchit la porte du bureau. Elle est la première arrivée dans cette petite entreprise qu’elle dirige depuis plusieurs années. Il y a un an à la même époque elle était en « burn out ». Une immense fatigue intellectuelle et physique. Aujourd’hui elle est là assise à son bureau et elle réfléchit. Continuer ou partir tel est son dilemme. Elle a pensé abandonner pour éviter de revivre cette crise personnelle mais elle ne s’y résout pas. Il doit bien y avoir une solution pour transformer une expérience pénible en une aventure plaisante. Autour d’elle les bureaux se remplissent, les collaborateurs se congratulent pour la nouvelle année.
A 9 heures elle se rendra à la première réunion de l’année du comité de direction. Ils seront tous là, assis, silencieux. Ils ne se parleront pas. L’atmosphère sera pesante. Comme à l’habitude l’agenda réduit à un échange désorganisé sans véritable structure ne permettra rien d’autre qu’un échange d’information plus ou moins développé. Les sujets seront effleurés de peur d’une confrontation pénible en cas de désaccord, aucune décision prise. Les décisions ce sera pour elle, plus tard, en face à face avec chacun de ses directeurs qui viendront lui exposer à tour de rôle leurs problèmes et les difficultés qu’ils rencontrent avec « les autres » pour fonctionner et faire ce qu’ils ont à faire. Elle les prendra ces décisions. Elle déteste faire ça, elle voudrait se mettre en retrait et leur donner le pouvoir mais c’est plus fort qu’elle, il faut qu’elle résolve les problèmes pour les autres. Et eux ils adorent se décharger de leurs problèmes sur Michèle, c’est tellement confortable de ne pas avoir à se confronter à leurs collègues, de devoir écouter leurs objections et de devoir convaincre que leur solution est la bonne.
L’importance de l’envie
Mais aujourd’hui Michèle a pris une résolution. Au delà d’une simple envie, elle veut modifier la façon dont les choses se passent à la tête de la société. Ne plus être celle qui décide de tout mais développer un mode de gouvernance dans lequel son comité de direction sera effectivement celui qui dirige les opérations collectivement sur la base des orientations définies avec son Conseil d’administration. Pour cela il faudra que chacun change son mode de fonctionnement et modifie ses habitudes. Pour Michèle il s’agira d’accepter de se tenir en retrait, de donner les orientations pour animer et réguler l’activité du Codir et trancher les éventuels désaccords mais aussi de recentrer son activité sur son rôle de présidente. Pour les membres du Codir il leur faudra prendre en charge leur responsabilité collective dans la conduite des opérations.
On n’ordonne pas le changement
Un tel changement ne peut être simplement ordonné. On n’ordonne pas un changement. Il faudra à ce groupe, à ce collectif, trouver la pierre angulaire de ce changement c’est à dire chercher ce qui est important pour que cela réussisse et en faire la priorité. Ce changement passera par des changements personnels dans les comportements de chacun au quotidien et également par des changements dans la façon de fonctionner collectivement. Pour cela il faudra se mettre d’accord au sein du Codir sur ce que l’on veut produire comme résultat au travers de l’activité. Comprendre la situation présente et les enjeux pour construire une même représentation de la réalité. Au delà de cette première étape d’ajustement réciproque il faudra également se mettre d’accord sur les processus de décision au sein du Codir et clarifier ce qui est du domaine de responsabilité de chacun et de ce qui est décidé en commun. Ceci étant posé il conviendra de définir les modalités de pilotage et les indicateurs qui permettront d’échanger sur l’activité en Codir et de prendre des décisions renseignées. Pour ancrer la transformation dans la durée, ces éléments devront devenir les routines collectives d’une équipe performante nourrie par l’envie de réussir. Cela demandera des efforts répétés pour détecter les dérives par rapport aux engagements pris, corriger les écarts et adapter le fonctionnement aux nouveaux enjeux qui se présenteront. Pour faciliter cet ancrage et rendre le changement progressif et permanent, les petites victoires, les petits événements qui nourrissent la démarche et marquent des seuils devront être célébrés sans attendre.
Se faire aider
Pour permettre ce changement Michèle a décidé de se faire aider. Elle va l’annoncer à son Codir toute à l’heure et ce sera le point de départ d’une nouvelle aventure. Michèle se sent mieux. Elle a un plan et une place dans celui-ci. Il n’y a plus qu’à se lancer. Elle en a envie.
Il est 8 h 55, Michèle part pour la salle de réunion…..
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